Alors nous y voilà. Après trois ans de conception dont une année d’écriture et de recherche de financement, cinq jours de tournage et deux années de post production. ON/OFF est enfin là. 12 minutes qui auront nécessité près de 150 personnes au total avec tout un lot d’efforts et de sacrifices pour tout un chacun. Ce fut rude. Frustrant, incroyablement long pour si peu de minutes. C’est aussi une incroyable expérience. Une aventure humaine riche. J’ai vu des personnes rire, pleurer et d’autres en colère. Mais c’est surtout la satisfaction d’avoir mené à bien un projet si ambitieux que très peu – n’en doutons pas – auraient été capables de seulement « oser » imaginer pour le format court.
Bien entendu, je dois ce petit miracle à tous les techniciens artistes qui ont répondu présent à l’appel. Je le dois aussi à la société basée à Montréal, Rodéo FX… la seule parmi les dizaines de sociétés VFX que nous avons prospectées, à avoir compris l’enjeu d’un tel film court.
Aujourd’hui, je suis heureux d’en avoir terminé et de pouvoir enfin montrer le film au public. Samedi 23 novembre, il fera sa première mondiale au Paris International Fantastic Film Festival. Génial festival organisé par le magazine culte Mad-Movies. Samedi 23 novembre, ON/OFF ne m’appartiendra plus. L’astronaute Meredith ne m’appartiendra plus. J’espère alors que le public aura le plaisir de faire sa connaissance comme j’ai eu plaisir à l’imaginer et la façonner durant ces trois années.
Meredith n’est pas un personnage comme les autres. Elle est unique. Elle peut aussi bien se montrer froide et à travers un sourire exprimer toute sa malice intérieure.
J’ai de la compassion pour Meredith. Une astronaute obsédée par un message vocal mystérieux. Sublimation de ses désirs. Névrose de son réel. Meredith n’est pas forcément un personnage qui souffre de solitude, sa capacité d’émerveillement la distrait autant qu’un enfant. Meredith est une victime de sa propre condition. C’est dans son rapport à elle-même qu’elle y voit la vie rêvée d’une autre. Un rapport à la fois comme prison mais aussi comme espace infini.
A moins que Meredith ne soit qu’un reflet dont les phosphènes s’abandonnent à l’intérieur d’une rétine nuit noire digitale. Meredith n’est rien d’autre que l’être inhumain du siècle prochain.
Goodbye Meredith.
Thierry Lorenzi