Mais que devient le réalisateur du court-métrage ON/OFF ? C’est vrai quoi ? Après tout, ce dernier date de fin 2013. Même si je suis surpris de sa longévité (on me le demande encore !), ça commence à dater. Et vous vous doutez bien que j’ai encore plein de choses à exprimer à travers l’art délicat du cinéma.

Vous n’êtes pas sans savoir non plus que je suis depuis 2017 officiellement en développement d’un premier long-métrage. Un film d’anticipation intitulé BOLT sur le thème du transhumanisme et du sport pour les sociétés de production To Be Continued, Tobina Film et Black Box Production. Celui-ci est co-écrit avec Stéphane Cabel, scénariste du Pacte des Loups et nominé aux César du meilleur scénario en 2016 pour L’Enquête de Vincent Garenq.

Nous venons de fêter le passage à l’an 2020. Ce que m’apprend le métier est la patience et par conséquent le fait qu’il ne faut jamais se retourner. Je ne compte plus le nombre de réunions et d’interminables discussions autour de ce projet long. Dans les coulisses, on me dit que c’est normal. Que tout va bien. Malgré tout, je déplore un certain manque de spontanéité dans le milieu du cinéma français. Croyez-vous que des chefs d’œuvres comme Un Après-midi de Chien de Sydney Lumet ou encore Pour une Poignée de Dollars de Sergio Leone ont été discutés pendant 100 ans ? Non, je ne le crois pas. Il y avait à cette époque une terrible envie de tourner, de raconter et de partager.  Notre époque elle, est beaucoup plus cynique et frileuse.

Néanmoins, penser longuement un film et l’écrire durant plusieurs mois, enchaîner les versions, jusqu’à trouver la bonne forme, est une pratique courante pour n’importe quel film digne de ce nom.

En cela, devant le véritable attrait de divers distributeurs pour BOLT, nous allons démarrer une nouvelle version du scénario. Et c’est très galvanisant. D’autant plus qu’après la sélection du projet au marché international Frontières à Montréal 2018, BOLT a été sélectionné au marché des projets au Paris Digital Summit 2020. Idéal pour repartir du bon pied. Bref, on y croit.

Une nouvelle année commence donc et devrait cette fois être décisive. Du moins, je l’espère. J’ignore encore qui sera le distributeur qui saura voir dans le script, l’excitante et novatrice aventure humaine que l’on propose. On ne manque pas de prétendants notamment avec l’arrivée des plateformes svod.

Aujourd’hui, il semble que les réalisateurs (notamment les anciens) vivent mal le fait d’être produits par Netflix et autres services svod comme Amazon et Apple TV… pourtant j’aimerais les rassurer que ma modeste installation home cinéma (une tv 117cm 4k et une simple barre de son) ne m’empêche pas d’apprécier un chef d’œuvre loupé en salle. Inversement, ce n’est pas parce qu’il est diffusé en salle qu’un film est bon.

Bref… Je m’égare. Le processus créatif est long. Très long. Et ça ne veut pas dire que l’on ne bosse pas. Bien au contraire. L’étape la plus courte de la création d’un film est son tournage (une cinquantaine de jours en moyenne). Lorsque l’on tourne, tout est censé être scellé. Tout a été pensé dans les moindres détails. Bien sûr, il arrive qu’une inspiration nous envahisse ou qu’un évènement imprévu crée une magie dans le cadre. Mais en général, le travail le plus long et difficile est d’accoucher d’un scénario. C’est l’outil principal d’un film et ce pour toute l’équipe.

2020 devrait donc être une année décisive pour l’avenir de BOLT. Mais, il ne sera pas le seul à occuper mes neurones. Je peux annoncer qu’un nouveau projet long, toujours sur le thème du transhumanisme, devrait rentrer en développement tranquillement d’ici le mois de mars. Et peut-être même qu’un « petit frère » lui sera associé…

L’étape de l’écriture semble donc interminable. La lenteur du système actuel appelle à une certaine folie innocente, mais l’essentiel est de rester agrippé fortement à la branche, si possible suspendu, la tête à l’envers, pour y contempler toute l’absurdité du processus.

T.L